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La desesperanza aprendida es un concepto ampliamente estudiado en la psicología conductual y cognitiva, y tiene ciertas resonancias en el psicoanálisis. Se nos habla de como las experiencias vividas pueden dejar marcas psicológicas, moldeando la percepción de lo posible o imposible en nuestras vidas. Para los niños y adolescentes, la desesperanza se puede convertir en una carga que estructura la forma en que perciben su lugar en el mundo y sus relaciones sociales. Desde la clínica, es importante observar como se configura esta desesperanza en cada individuo, entendiendo su origen en el presente como en lo que se ha internalizado y reprimido a lo largo de su historia.
Martin Seligman, a través de experimentos con animales, introduce el concepto de la desesperanza aprendida. Explica que, cuando un animal es sometido repetidamente a situaciones adversas de las que no puede escapar, aprende a rendirse, a dejar de intentar cambiar su realidad, incluso si las circunstancias cambian y se le presentan posibilidades de actuar. De hecho, en los seres humanos, la repetición de experiencias traumáticas, de frustración constante, conllevan a una percepción de impotencia generalizada. Es entonces que llegamos a creer que no somos capaces de influir en nuestro entorno, y nos volvemos pasivos.
Desde el psicoanálisis, podemos entender este concepto como un fracaso en el trabajo de elaboración del trauma y/o conflicto interno. En sus estudios sobre la repetición, Freud habla de como una persona puede revivir una y otra vez aquellas experiencias que no ha podido simbolizar e integrar de manera adecuada. Esta “compulsión de repetición” puede ser vista como una búsqueda inconsciente de resolución, pero, donde no hay mediación suficiente, se instala una sensación de que la vida está gobernada por fuerzas que no podemos manejar. La desesperanza aprendida puede entonces entenderse como la repetición de conflictos no resueltos, de un dolor que no encuentra palabra y que se vuelve insuperable.
Por ejemplo, los niños y adolescentes que atraviesan situaciones de abuso, negligencia y dinámicas familiares disfuncionales, pueden desarrollar un sentimiento que no pueden cambiar sus circunstancias. En psicoanálisis, esto se puede entender como la internalización de un objeto frustrante o ausente (padres de familia, por ejemplo), que no responde adecuadamente a las necesidades del niño, dejándolo en una situación de impotencia.
En la clínica, el trabajo de la desesperanza aprendida consiste en ayudar al paciente a resignificar su historia, a encontrar sentido en el dolor y a descubrir nuevas formas de relacionarse consigo mismo y con los demás. Esto implica un redescubrimiento de si, de los recursos internos y de reactivación de los recursos olvidados o reprimidos. A través de la relación terapéutica -una relación de contención, validación y escucha profunda- el paciente puede explorar nuevas maneras de pensar y actuar, y así romper el ciclo de impotencia que ha aprendido.
La desesperanza también tiene una dimensión social. Los contextos socioeconómicos y culturales juegan un rol importante en las creencias sobre lo que es posible o imposible. Los adolescentes que crecen en contextos de pobreza, violencia o exclusión social pueden internalizar la idea de que no hay escapatoria y que sus acciones no tendrán impacto. La desesperanza, en este sentido, es una construcción social que se refleja en lo más profundo de la subjetividad del individuo. El trabajo terapéutico, entonces, permite también en entender cómo estas están enraizadas en una realidad más amplia. Sin embargo, siempre hay una posibilidad de cambio. A través del trabajo analítico, la persona puede empezar a comprender las dinámicas que lo mantienen atrapado en ese estado de impotencia, y paso a paso, puede empezar a experimentar que puede actuar sobre el mundo.
Es así como el niño o adolescente que ha vivido bajo el peso de la desesperanza puede redescubrir su potencial y transformar su vida. En última instancia, el trabajo clínico consiste en acompañar al paciente en el proceso de reconocer que, aunque su sufrimiento ha sido real, también lo es su capacidad para cambiar su destino. La esperanza, cuando se recupera, se convierte en una fuerza poderosa que impulsa a la persona hacia adelante y reconectar con su libertad.
Le désespoir appris est un concept largement étudié en psychologie comportementale et cognitive, et il présente certaines résonances dans la psychanalyse. Il s'agit de la manière dont les expériences vécues peuvent laisser des traces psychologiques, façonnant la perception du possible ou de l’impossible dans nos vies. Pour les enfants et les adolescents, le désespoir peut devenir un fardeau qui structure la manière dont ils perçoivent leur place dans le monde et leurs relations sociales. En clinique, il est important d’observer comment ce désespoir se configure chez chaque individu, en comprenant son origine non seulement dans le présent, mais aussi dans ce qui a été internalisé et refoulé au cours de son histoire.
Martin Seligman, à travers des expériences avec des animaux, introduit le concept de désespoir appris. Il explique que, lorsqu’un animal est soumis à plusieurs reprises à des situations adverses dont il ne peut s’échapper, il apprend à se résigner, à cesser d’essayer de changer sa réalité, même si les circonstances évoluent et que des possibilités d’action se présentent. Chez les êtres humains, en effet, la répétition d’expériences traumatiques ou de frustrations constantes conduit à une perception d’impuissance généralisée. On en vient alors à croire que nous ne sommes pas capables d’influencer notre environnement, et nous devenons passifs.
Du point de vue de la psychanalyse, nous pouvons comprendre ce concept comme un échec dans l’élaboration du traumatisme ou du conflit interne. Dans ses études sur la répétition, Freud parle de la manière dont une personne peut revivre, encore et encore, des expériences qu’elle n’a pas pu symboliser et intégrer de manière adéquate. Cette « compulsion de répétition » peut être perçue comme une recherche inconsciente de résolution, mais là où il n’y a pas de médiation suffisante, s’installe la sensation que la vie est gouvernée par des forces que nous ne pouvons pas contrôler. Le désespoir appris peut alors être compris comme la répétition de conflits non résolus, d’une douleur qui ne trouve pas de mots et qui devient insurmontable.
Par exemple, les enfants et adolescents qui traversent des situations de maltraitance, de négligence ou de dynamiques familiales dysfonctionnelles peuvent développer le sentiment qu’ils ne peuvent pas changer leurs circonstances. En psychanalyse, cela peut être compris comme l’internalisation d’un objet frustrant ou absent (comme les parents, par exemple), qui ne répond pas de manière adéquate aux besoins de l’enfant, le laissant dans une situation d’impuissance.
En clinique, le travail autour du désespoir appris consiste à aider le patient à re-signifier son histoire, à trouver du sens dans sa douleur et à découvrir de nouvelles façons de se rapporter à lui-même et aux autres. Cela implique une redécouverte de soi, de ses ressources internes et la réactivation de ressources oubliées ou refoulées. À travers la relation thérapeutique — une relation de contenance, de validation et d’écoute profonde — le patient peut explorer de nouvelles façons de penser et d’agir, rompant ainsi le cycle d’impuissance qu’il a appris.
Le désespoir a également une dimension sociale. Les contextes socio-économiques et culturels jouent un rôle important dans les croyances sur ce qui est possible ou impossible. Les adolescents qui grandissent dans des contextes de pauvreté, de violence ou d’exclusion sociale peuvent internaliser l’idée qu’il n’y a pas d’échappatoire et que leurs actions n’auront aucun impact. Le désespoir, en ce sens, est une construction sociale qui se reflète dans les profondeurs de la subjectivité de l’individu. Le travail thérapeutique permet alors également de comprendre comment ces expériences sont enracinées dans une réalité plus large. Cependant, il y a toujours une possibilité de changement. Grâce au travail analytique, la personne peut commencer à comprendre les dynamiques qui la maintiennent piégée dans cet état d’impuissance, et, pas à pas, elle peut commencer à éprouver qu’elle peut agir sur le monde.
C’est ainsi que l’enfant ou l’adolescent, ayant vécu sous le poids du désespoir, peut redécouvrir son potentiel et transformer sa vie. En fin de compte, le travail clinique consiste à accompagner le patient dans le processus de reconnaissance que, bien que sa souffrance ait été réelle, sa capacité à changer son destin l’est tout autant. L’espoir, lorsqu’il est retrouvé, devient une force puissante qui pousse la personne vers l’avant et lui permet de se reconnecter avec sa liberté.
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