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Miedo al cambio - Peur au changement

[Texte en français en bas]


El miedo al cambio es una emoción que, desde la perspectiva psicoanalítica, tiene raíces profundas en nuestra psique, en las experiencias pasadas y en los fantasmas que habitan en nuestro inconsciente. En nuestra clínica, cuando una persona (niños, adolescentes y adultos) expresa una resistencia frente a algo nuevo, lo que escuchamos va mucho más allá de un simple rechazo a modificar conductas. Es una resonancia en el presente de experiencias pasadas, de heridas no cicatrizadas, de inseguridades.


Habitualmente, el miedo al cambio puede experimentarse como una sensación angustiante, como una pérdida de control. Cambiar implica abandonar lo conocido, lo que nos brinda seguridad, por más incómoda o dolorosa que sea esa seguridad. La mente humana, sobre todo en los primeros años de vida, busca patrones, repite conductas y forma relaciones que le resulten predecibles. Desde esta óptica, Donald Winnicott hablaba de la "ansiedad impensable", que surge cuando la persona se siente incapaz de mantener su mundo interno frente a lo desconocido, generando una regresión hacia conductas más primitivas. Esta ansiedad emerge ante situaciones nuevas o inciertas y alimentan nuestras resistencias y temores.


Para un niño o adolescente, el cambio puede ser interpretado como una ruptura ; como por ejemplo, un cambio de colegio o de entorno social. Observaríamos entonces manifestaciones diversas de ansiedad, agresividad y síntomas más sutiles falta de concentración o dificultad para dormir. El cambio, más allá de ser un evento externo, es un detonador que reactiva el miedo a la separación, el temor a la pérdida, y la duda de ser capaz de afrontar lo nuevo. Es aquí donde el yo, conceptualizado por Anna Freud como la instancia que protege de angustias, se ve desbordado.


Para Melanie Klein, el temor a lo incierto está vinculado con la angustia persecutoria. Klein sostenía que, los niños atraviesan una fase en la que perciben el mundo externo como un mundo lleno de amenazas. Al enfrentarse al cambio, se reactiva esta angustia, ya que pone en juego la idea de perder algo conocido y seguro. Es entonces que, para un niño, renunciar a ciertos comportamientos o aceptar una mayor autonomía puede ser experimentado como una amenaza a la estabilidad emocional.


No obstante, cambiar también es una necesidad inherente a la vida. Jacques Lacan plantea que es el deseo lo que nos mueve a cambiar. A diferencia del miedo, que nos inmoviliza, el deseo nos empuja hacia lo desconocido, hacia la búsqueda de algo más allá de lo que conocemos. Para los adolescentes, este conflicto entre el deseo de independencia y el miedo a lo que esta conlleva, es central en su proceso de desarrollo. El deseo se manifiesta como una fuerza vital que busca lo nuevo, pero que también enfrenta la resistencia del yo a perder el control.


De hecho, para Wilfred Bion, la resistencia al cambio es un mecanismo fundamental en la vida. En su teoría del pensamiento y la contención, Bion explicaba que el cambio puede generar una sobrecarga emocional que no siempre es posible procesar. La mente, al enfrentarse con una situación nueva que no puede metabolizar, tiende a resistirse para mantener una sensación (errónea) de seguridad. Esta resistencia puede llegar a afectar el vínculo con los otros, ya que el miedo impacta en cómo nos relacionamos y cómo procesamos nuestras experiencias.


De forma más general, el miedo al cambio tiene un componente universal. Lo que tememos no es solo el cambio en sí, sino lo que ese cambio simboliza: la incertidumbre. Cambiar significa adentrarse en territorios desconocidos que nos exigen abandonar lo que conocemos. Esto, a nivel inconsciente, puede ser interpretado como una amenaza a la integridad.


Finalmente, el miedo al cambio está presente cotidianamente en todas las fases de la vida. En nuestras relaciones personales, cambiar significa muchas veces aceptar que el otro no es como lo imaginamos o que nosotros mismos hemos cambiado. En lo laboral, el miedo a dejar una estabilidad económica por un proyecto nuevo puede estar impregnado de nuestro instinto de supervivencia. Lo importante será reconocer que, si bien el miedo al cambio es natural, no tiene que ser paralizante. En psicoanálisis, ayudamos a nuestros pacientes a transitar este miedo, a reconocer de dónde proviene, qué fantasmas del pasado están volviendo al presente, y cómo, al enfrentar esos temores, pueden abrirse a nuevas formas de ser y estar en el mundo.


El cambio es inevitable. Y aunque lo temamos, también nos ofrece la posibilidad de reinventarnos, de descubrir nuevas versiones de nosotros mismos. Tal vez, la clave no esté en evitar el miedo, sino en aprender a convivir con él, a escucharlo y a encontrar en su discurso las claves para seguir avanzando.


 

La peur du changement est une émotion qui, d’un point de vue psychanalytique, trouve ses racines profondes dans notre psyché, dans les expériences passées et dans les fantasmes qui habitent notre inconscient. En clinique, lorsque quelqu’un (enfant, adolescent ou adulte) exprime une résistance face à quelque chose de nouveau, ce que nous entendons va bien au-delà d’un simple refus de modifier des comportements. C’est une résonance dans le présent des expériences passées, des blessures non cicatrisées, des insécurités.


Habituellement, la peur du changement peut se vivre comme une sensation d’angoisse, comme une perte de contrôle. Changer implique de quitter ce qui est familier, ce qui nous apporte une certaine sécurité, aussi inconfortable ou douloureuse soit-elle. L’esprit humain, surtout dans les premières années de vie, cherche des schémas, répète des comportements et crée des relations qui lui semblent prévisibles. Dans cette optique, Donald Winnicott parlait de l'"angoisse impensable", qui surgit lorsque la personne se sent incapable de maintenir son monde intérieur face à l'inconnu, générant une régression vers des comportements plus primitifs. Cette anxiété émerge dans des situations nouvelles ou incertaines et alimente nos résistances et nos peurs.


Pour un enfant ou un adolescent, le changement peut être interprété comme une rupture ; par exemple, un changement d’école ou de milieu social. Nous pourrions alors observer diverses manifestations d’anxiété, d’agressivité ou des symptômes plus subtils comme le manque de concentration ou des difficultés à dormir. Le changement, au-delà d’un simple événement externe, est un déclencheur qui réactive la peur de la séparation, la crainte de la perte, et le doute d’être capable d’affronter la nouveauté. C’est ici que le moi, conceptualisé par Anna Freud comme l’instance protectrice contre l’angoisse, se retrouve dépassé.


Pour Melanie Klein, la peur de l’incertitude est liée à l’angoisse persécutrice. Klein soutenait que les enfants traversent une phase où ils perçoivent le monde extérieur comme un lieu rempli de menaces. Face au changement, cette angoisse se réactive, car elle met en jeu l’idée de perdre quelque chose de connu et de sûr. Ainsi, pour un enfant, renoncer à certains comportements ou accepter une plus grande autonomie peut être vécu comme une menace à la stabilité émotionnelle.


Cependant, changer est aussi une nécessité inhérente à la vie. Jacques Lacan propose que c’est le désir qui nous pousse à changer. Contrairement à la peur, qui nous immobilise, le désir nous pousse vers l’inconnu, à la recherche de quelque chose au-delà de ce que nous connaissons. Pour les adolescents, ce conflit entre le désir d’indépendance et la peur de ce que cela implique est central dans leur processus de développement. Le désir se manifeste comme une force vitale qui cherche la nouveauté, mais qui se heurte aussi à la résistance du moi face à la perte de contrôle.


De fait, pour Wilfred Bion, la résistance au changement est un mécanisme fondamental dans la vie. Dans sa théorie de la pensée et de la contenance, Bion expliquait que le changement peut générer une surcharge émotionnelle qu’il n’est pas toujours possible de traiter. L’esprit, confronté à une situation nouvelle qu’il ne peut pas métaboliser, tend à résister afin de maintenir une sensation (erronée) de sécurité. Cette résistance peut affecter les relations avec les autres, car la peur influence notre manière de nous lier et de traiter nos expériences.

De manière plus générale, la peur du changement a une dimension universelle. Ce que nous craignons, ce n’est pas seulement le changement en soi, mais ce qu’il symbolise : l’incertitude. Changer signifie s’aventurer dans des territoires inconnus qui nous obligent à abandonner ce que nous connaissons. Cela peut être interprété, à un niveau inconscient, comme une menace à notre intégrité.


Enfin, la peur du changement est présente quotidiennement dans toutes les phases de la vie. Dans nos relations personnelles, changer signifie souvent accepter que l’autre n’est pas comme nous l’avions imaginé ou que nous-mêmes avons changé. Sur le plan professionnel, la peur de quitter une stabilité économique pour un nouveau projet peut être imprégnée de notre instinct de survie. L’important est de reconnaître que, bien que la peur du changement soit naturelle, elle ne doit pas être paralysante. En psychanalyse, nous aidons nos patients à traverser cette peur, à reconnaître d’où elle vient, quels fantômes du passé reviennent au présent, et comment, en affrontant ces peurs, ils peuvent s’ouvrir à de nouvelles façons d’être et de vivre dans le monde.


Le changement est inévitable. Et bien que nous le craignions, il nous offre aussi la possibilité de nous réinventer, de découvrir de nouvelles versions de nous-mêmes. Peut-être que la clé ne réside pas dans l’évitement de la peur, mais dans l’apprentissage de la cohabitation avec elle, à l’écouter et à trouver dans son discours les clés pour avancer.

 

 

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